Je crois qu’on peut tous s’entendre sur le fait que personne n’aime jeter de la nourriture, surtout au prix que coûte le panier d’épicerie de nos jours. Lorsqu’on gaspille des aliments, on a l’impression de jeter carrément notre argent durement gagné aux poubelles. Alors, comment lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire?

Dans cet article, j’ai plein de trucs simples et pratiques à vous proposer. Toutefois, tout ne convient pas à tout le monde, puisqu’on a des réalités différentes. Par exemple, je ne fais pas de pesto avec mes fanes de carottes!(elles vont au compost) Prenez donc, dans cette liste de suggestions, les trucs qui vous conviennent, à vous et à votre famille.

Personne n’aime le gaspillage!

La lutte contre le gaspillage alimentaire nous permet de réaliser plusieurs gains à la fois, autant sur le plan financier que sur le plan environnemental. En effet, le gaspillage a un impact majeur sur l’environnement et la gestion de ses ressources. Pour produire de la nourriture, les producteurs ont besoin de beaucoup d’eau et de grain; imaginez toutes ces ressources utilisées pour faire pousser des aliments ou nourrir du bétail, pour qu’au final cette nourriture soit jetée aux poubelles? C’est un non-sens!

Aussi, il faut penser au facteur temps; pour plusieurs aliments, tout part d’une graine! La pomme que vous consommez a d’abord été un pépin, qui a mis des années à pousser pour devenir un pommier. Ce pommier a ensuite généré des fruits, dont votre pomme. Cela a demandé énormément de temps et d’énergie au producteur, pour finalement être gaspillé. Frustrant, non?

Dernier point et non le moindre: cette nourriture-là, que vous avez acheté dans le but de préparer un repas, ne vous aura pas nourri au final… c’est dommage.

Évidemment, personne n’achète des aliments à l’épicerie dans le but de la jeter quelques jours plus tard. Il peut y avoir plusieurs raisons qui font en sorte que la nourriture soit gaspillée. Et avant de poursuivre, j’aimerais souligner le fait que bien qu’on puisse faire notre part en tant que consommateur, tout ne repose pas sur nos épaules! Mon but n’est pas de vous culpabiliser, mais d’amorcer une réflexion sur vos habitudes de consommation. À cet effet, j’aimerais que tous les paliers (entreprises, gouvernements) fassent davantage pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Quelles actions concrètes pouvez-vous poser à la maison? Vous pourriez, par exemple, faire votre propre potager afin de faire pousser fruits et légumes. Non seulement cela constitue une belle activité à faire en famille, mais cela nous aide aussi à mieux comprendre la valeur des aliments.

Vous pouvez aussi composter les restes alimentaires, soit en faisant votre propre compost, ou encore en participant à la collecte de compost municipal. D’ailleurs, si vous contribuez au compost municipal, informez-vous afin d’aller chercher votre part de compost à la ville au printemps!.

Bien conserver ses aliments

Évidemment, c’est la clé pour partir du bon pied dans notre lutte contre le gaspillage alimentaire! Au retour de l’épicerie (ou maximum 24h suivant l’épicerie), faites la gestion des fruits et légumes. Certains aliments se conservent au frigo, et d’autres sur le comptoir. Pour les légumes, il faut à tout prix éviter de garder l’humidité (l’ennemi de leur conservation!). Pour ce faire, entourez-les d’un linge sec ou d’un essuie-tout, et le tour est joué!

Lorsque vous rangez vos aliments, que ce soit au frigo ou dans le garde-manger, assurez-vous de les disposer afin de bien les voir. Le simple fait de savoir QUOI est OÙ vous donnera un gros coup de pouce pour garder le contrôle (et l’œil!) sur votre inventaire. Au besoin, créez des zones pour chaque groupe d’aliments, en les regroupant par exemple dans des paniers.

Attention! Certains fruits (et légumes) sont climactériques, c’est-à-dire qu’ils dépendent de l’éthylène pour mûrir. Vous pouvez donc les laisser sur le comptoir pour qu’ils atteignent le mûrissement souhaité, puis envoyez-les rapidement au frigo jusqu’au moment de les consommer.

Quant aux herbes fraîches, on les traite comme un bouquet de fleurs; sortez-les de leur emballage et placez-les dans un contenant, avec les tiges immergées dans l’eau, et mettez le tout au frigo jusqu’au moment de les utiliser.

Je vous recommande également de portionner et congeler vos denrées. Plusieurs groupes d’aliments se congèlent à merveille, comme les viandes, le fromage, l’houmous, les produits de boulangerie (pain, muffins, biscuits, etc), le tofu, etc. Portionnez-les selon les recettes que vous faites, et inscrivez sur une fiche l’inventaire de ce que vous avez au congélateur pour vous assurer de ne rien oublier!

Utiliser son inventaire bouffe pour planifier les repas et collations

On veut souvent faire de nouvelles recettes pour briser la routine, ou encore on a des envies précises pour nos repas. Bien que vous puissiez le faire à l’occasion, ce n’est pas nécessairement la meilleure stratégie pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Je vous suggère plutôt de mettre au menu les aliments que vous avez DÉJÀ à la maison avant d’aller à l’épicerie en acheter d’autres. Vous tirerez ainsi le maximum de vos achats!

Avec le temps, vos connaissances et votre expérience en cuisine vous permettront de savoir substituer et réutiliser les aliments. Par exemple, que faire avec un reste de courge butternut? On pourrait la substituer à la patate douce dans des recettes, étant données qu’elles sont similaires. Cet exemple s’applique aussi à d’autres catégories d’aliments. Essayez de substituer les fines herbes, les fromages, les pâtes, les protéines, etc. et vous découvrirez peut-être de nouvelles combinaisons alléchantes! Le goût et l’aspect de vos recettes sera peut-être un peu différent, mais ce sera très bon quand même, en plus de lutter directement contre le gaspillage. Vous en tirerez assurément une grande fierté!

Une autre bonne habitude à prendre est de faire un petit tour de notre inventaire au frigo, vers la mi-semaine. À ce moment, on peut voir quels aliments il nous reste, lesquels commencent à perdre de leur fraîcheur, et ainsi les mettre au menu. D’ailleurs, j’adore les sautés pour ça!

Voici quelques exemples de recettes magiques pour passer vos restants:

• Avec des restes de viande, riz/pâtes/quinoa et légumes: faites un sauté, une frittata, des pâtes ou encore une salade-repas
• Avec des fruits trop mûrs: faites des smoothies, de la compote, ou encore mon option favorite, une croustade!
• Avec des légumes flétris: faites les meilleurs soupes et potages!

Pour en savoir plus, voir : Recettes de mon livre du garde-manger

Quelques trucs en vrac :

• Préparez du bouillon de poulet avec les os et carcasses, que vous faites bouillir dans la mijoteuse ou l’autocuiseur. Vous n’aurez même pas besoin du poulet entier! Vous pouvez simplement utiliser des cuisses de poulet avec os.
• Récupérez le vert des poireaux et les feuilles des céleris pour vos bouillons.
• Achetez les quantités nécessaires seulement, surtout lorsque les aliments sont peu utilisés. Pour cette astuce, le vrac est votre ami! Si vous testez un nouvel ingrédient, achetez d’abord un plus petit format (et non le format familial du Costco!), puis vous pourrez réévaluer la quantité ensuite.
• Congelez, congelez, congelez! Presque tout se congèle, alors profitez-en pour cuire des portions supplémentaires de riz, pâtes et quinoa que vous congèlerez par la suite.
• Soupers de restes: Une excellente façon de passer vos restants est de faire une soirée où on met tout sur la table et on mange ce qu’on veut! Pas besoin d’avoir une portion pour chacun; l’idée ici est de s’assembler un repas “touski” style pique-nique. Chacun choisit ce qu’il a envie de manger, et c’est nourrissant! Vous pouvez compléter les portions de restes avec des crudités, de l’houmous, des noix, du pain, du fromage, etc. Ça transforme un souper banal de semaine en un repas super festif!

Une petite note sur la nutrition :

“Mon enfant ne finit pas toujours son assiette, ça fait du gaspillage!” Oui, c’est vrai qu’il existe une certaine forme de gaspillage lorsqu’il reste de la nourriture à la fin d’un repas. Par contre, d’un point de vue comportement alimentaire, j’ai envie de vous dire qu’une fois que le repas est sur la table, on essaie d’oublier le gaspillage!

Il faut à tout prix éviter de faire des sermons aux enfants concernant le gaspillage; lors du repas, ce n’est plus le moment de le faire. Les enfants doivent manger selon leur appétit du moment! Manger outre celà pour prévenir le gaspillage, ce n’est pas la solution au problème. L’enfant a le droit de ne plus avoir envie de manger, de ne plus avoir faim. Après tout, n’oubliez pas que dans le concept du partage des responsabilités, c’est l’enfant qui est chargé du “combien” (de la quantité). Bref, quand on est rendus à manger la nourriture, le parent doit “oublier” les notions sur le gaspillage alimentaire.

Vous voulez aller plus loin? Quelques astuces-éclair…

• Téléchargez des applications anti-gaspi comme Food Hero, Too good to go, Flashfood, etc. Ces applications permettent d’acheter à moitié prix ou plus des aliments qui sont encore bons, mais qui sont moins frais ou moins beaux que ceux qui sont régulièrement vendus en épicerie.
• Achetez les fruits et légumes moches/imparfaits à l’épicerie.
• Achetez directement des producteurs locaux, par exemple via un abonnement à des paniers de légumes.
• Encouragez les entreprises qui valorisent les résidus alimentaires, comme Loop, Craquelins Malterre, Marché Second Life, etc. afin de tirer le maximum de chaque aliment et réduire les pertes alimentaires.

Quels sont vos meilleurs trucs pour lutter contre le gaspillage alimentaire? Lesquels parmi ma liste vous intéressent?